Que faire ?
Immergé dans une société à la dérive, l’art est-il condamné à théoriser l’insignifiant,
à magnifier des icônes dérisoires “mikeys ou pokémons“ : images bavardes
qui ne génèrent rien, ni mouvement, ni révolte, ni rêve.
Pour attester une présence, doit-on montrer du vide ou donner du sens ?
Roland Orépük a choisi. Mais a-t-il réellement choisi ?
La simplicité s’est imposée.
Ligne, surface. Equilibre, déséquilibre. Repères dans l’espace.
En face, le spectateur doit se situer, exister.
Jaune, blanc : couleur ou lumière ? Le jaune, plus lumineux que le blanc
du mur ; le blanc du tableau, plus lumineux que le jaune.
Le mur reçoit une trace.
Le temps de la confrontation avec le regard : une minute, quelques jours…
Après, le lieu retrouvera son silence.
Pas de significations illusoires ou d’apparence trompeuse dans ce travail,
mais l’essentiel : du sens. Une direction.
Nous ne sommes pas confrontés à des références nostalgiques au passé,
ni à des projections dans un avenir hypothétique.
Juste l’essentiel de la forme, la vibration de la lumière (reflet de soleil éphémère ?).
L’instant présent. La vie, simplement.
Charles Payan,
plasticien. Mai 2009
What is to be done?
Art is submerged in a society which is going adrift.
Is it thus condemned to theorising on the insignificant,
to magnifying some Mickey Mouse or Pokémon desultory icons?
For they are but glib images that generate nothing – no movement, no rebellion, no dream.
To assert that something exists, shall we show its emptiness or give it meaning?
Roland Orépük has made his choice.
Yet has he really made one? Simplicity has imposed itself.
Just a line, a surface. Balance, unbalance. Spatial landmarks.
Facing this, the observer must find himself, must exist.
Yellow, white – colour or light?
The yellow is brighter than the white of the wall; the white of the panel is brighter than the yellow.
The wall has received a trace. While it was being looked at – for one minute or for a few days.
Then it will recover its silence.
No illusory meanings, no deceptive appearances in this work.
Just the essentials: real sense. A direction.
We are not asked to linger on our wistful past nor to project ourselves into a hypothetical future.
Before us is the essential shape and the vibration of light – or a transient ray of sunlight?
Just the present moment. Just life.
Traduction :
Monique Tavano